2023 - Voyage d'Ambierle à Briennon
« Les voyages forment la vieillesse » : c’est forts de cet adage que les membres de l’A.A.B.M ont à cœur chaque année de concocter une expédition destinée à quelques découvertes plus ou moins lointaines. 2023 fut réservée aux moins lointaines par souci humanitaire veillant à épargner des organismes parfois hésitant à se propulser vers des galaxies exilées.
L’assemblée a donc jeté son dévolu sur Ambierle, Paray-le-Monial et Briennon, planètes d’une accessibilité raisonnable tant pour des Lyonnais que pour des Ligériens soucieux de leur bilan carbone.
Ambierle
Et c’est ainsi que le vendredi 6 octobre a vu se regrouper au soleil d’Ambierle la onzaine de rescapés, Martine, Hervé ((tous deux agents de voyage dorénavant rôdés), Geneviève, Mireille, Gérard, Anne-Marie, Colette, Daniel, Marie-Thérèse, Marie-Claude et Gérard (votre humble serviteur).
Ce groupe de tenaces survivants avait rendez-vous avec le musée Alice Taverne pour une visite guidée des collections d’ethnographie locale qui s’est terminée par la découverte de l’exposition temporaire dédiée au cochon, « De la soue au saloir », titre d’un raccourci existentiel qui ne peut qu’inviter à la réflexion, et où l’on peut apprendre des termes de professions disparues comme celui de « langueyeur » : à vos dictionnaires !
Puis vint le tour du centre-ville et plus particulièrement de son église aux tuiles vernissées et célèbre pour son retable, inventorié par notre guide avec une passion communicative dont la tablette a su nous révéler des secrets picturaux d’une minutie quasi scientifique en même temps qu’artistique ; puis, à sa demande, le pictural s’est transformé en vocal : Marie-Claude a fait résonner l’église d’une voix forte et pure en déclinant les couplets d’un « Je vous salue Marie », lequel s’est décuplé avec l’éloignement : les ondes furent alors porteuses d’une beauté palpable.
Paray-le-Monial
Il s’agissait ensuite de rallier Paray-le-Monial, ou, plus exactement, sa proche banlieue : Hautefond où Martine et Hervé nous avaient trouvé refuge au Delfotel, accueillant complexe où pourtant personne n’a tenté de profiter de la piscine. La soirée s’est poursuivie au restaurant des Deux Tilleuls où nous ont reçus Husko le chien miniature et ses maîtres soucieux de créativité culinaire.
![]() | Le lendemain, 7 octobre, était réservé à Paray-le-Monial, et pour commencer le musée Paul Charmoz, dessinateur et aquarelliste-ingénieur, fondateur en 1877 de l’usine de céramique, laquelle après bien des transformations historico-industrielles est devenue, grâce à des volontaires, anciens employés souvent, conservatoire d’un patrimoine unique où s’expose entre autres merveilles de technicité artistique une rosace de 122 m2 et faite de 4256 carreaux réalisée pour l’exposition universelle de 1900 à Paris ! Notre guide a su tout expliquer au fil de plus de deux heures, nous faisant la démonstration de la fabrication d’un carreau, nous expliquant la vie ouvrière et notamment l’incroyable savoir-faire des spécialistes de « modèles cloisonnés en lamelles de laiton permettant la séparation des poudres d’argile des différentes couleurs du dessin des carreaux », véritables sculptures de dentelle métallique. L’usine n’est plus mais le témoignage en reste vivace et mérite le détour. |
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Le temps du déjeuner étant de retour pour des organismes restés debout, le centre-ville fut l’occasion d’un pique-nique impromptu au soleil suivi d’une contemplation de fresque en carreaux grès cérame au square du 19 mars, inventaire historico-géographique du Brionnais.
Puis chacune et chacun livrés à leur libre-arbitre, le groupe s’est égayé qui vers la maison Gayet et sa façade Renaissance, qui vers la chapelle des apparitions où repose Marguerite-Marie Alacoque, ou d’autres chapelles encore, ou bien le musé du Hiéron, « un des rares bâtiments en France conçu pour revoir l’art sacré » et où « l’art contemporain réactive la curiosité du sacré » » (fin de citation).
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![]() | Au musée du Hiéron |
Forts de ces rencontres spirituelles nous avons pu terminer la journée à la brasserie « Le 1900 » et à profiter du reflet de la basilique du Sacré Cœur sur les eaux du canal, basilique en face de laquelle se trouve un double monument aux morts des guerres de 1870 et 1914-1918 où figure un poilu rendant à deux femmes-statues lorraine et alsacienne la couronne de la victoire : un témoignage rare s’il en est !


Briennon
Enfin, le dimanche 8, dernière étape, fut l’occasion de retrouver à Briennon Danièle et Claude Latta pour une visite inattendue et vivante de la péniche-musée DHUYS 142248 Maniez Sasselay, figée au terme d’une longue vie de labeur. Y furent évoqués l’histoire de l’activité commerciale des canaux et le quotidien des mariniers, le tout raconté avec talent et éloquence. Un déjeuner (encore un repas !) au Saint-Hilaire, juste à côté, a pu entretenir les énergies grâce entre autres à son andouillette de pied de cochon, plat qui a permis de reprendre la route sur la Bénisson-Dieu pour visiter son église au toit vernissé, et d’aucunes sont allées, au prix de quelques centaines de marches, vérifier les tuiles et leur éclat multicolore. En suite de quoi vint

l’instant des « sans adieu » et des promesses de retrouvailles futures dont on espère qu’elles pourront rassembler des effectifs moins épars.